DRAGOM vous accompagne depuis le début de cette crise pour vous aider à trouver des solutions grâce à notre programme de tutoriels. Nous continuons à vous fournir des témoignages de nos consultants sur des caractéristiques essentielles de cette crise.

La crise actuelle, en plus d’être sanitaire et économique, est également une crise existentielle pour un grand nombre de salariés qui s’interroge sur les valeurs de leur implication eu égard à cette période unique dans nos vies. Cette période de démotivation peut se retrouver chez des salariés comme chez des athlètes après un échec ou une blessure.

Anne CARON

Bonjour Anne, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis coach, préparatrice mentale, sophrologue et formatrice. Ancienne sportive, je me suis spécialisée dans l’optimisation de la performance mentale.
J’accompagne le développement des individus et des groupes dans leur quête de performance : dirigeants, managers, cadres, salariés et organisations sportives, sportifs, etc…
J’interviens, également, auprès d’athlètes de haut niveau et je suis partenaire de grands clubs sportifs (Olympique Lyonnais, Lou Rugby, Masque de Fer, Asul tennis) et de fédérations (Fédération Française de Football, de Gym, de Pétanque et Jeux provençal…).

Quelles sont les particularités de la démotivation chez des athlètes de haut niveau ?

La démotivation correspond à une baisse du niveau d’exigence pour effectuer une tâche par rapport aux ressources perçues par l’individu pour faire face à son défi.

La démotivation peut-être due à des contre-performances successives, à une blessure, mais aussi à des difficultés personnelles. Elle peut être attribuée à une fragilité de l’estime de soi, à une difficulté à gérer le stress, à une baisse d’énergie, notamment à un trouble du sommeil.

Pensez-vous que des athlètes peuvent, eux aussi, « subir » cette crise et pâtir du confinement?

Un athlète est avant tout une femme ou un homme.
Cette crise inédite modifie nos habitudes, nos routines et nos modes de vie. Tous nos repères sont perturbés. Il est donc difficile de s’entraîner à la maison, de gérer cette période d’inactivité physique intense, sans trop savoir s’il y aura une reprise des compétitions et à quel moment. Sans compter la peur d’être contaminé à son tour. La question de l’hygiène alimentaire est, également, centrale avec un risque important de prise de poids. Un athlète va devoir faire preuve d’autonomie dans sa pratique quotidienne afin de s’adapter au mieux à cette situation exceptionnelle, alors qu’habituellement il est managé par un staff.

Peut-on à votre avis retrouver ces particularités de démotivation des athlètes chez des salariés confinés ?

Chez les salariés également, les habitudes sont modifiées et les pertes de repères sont importantes. C’est pourquoi, le salarié devra acquérir une capacité d’autonomie et d’adaptation importantes.
Un salarié est aussi un sportif de haut niveau, car tout comme le sportif, il a des défis à relever au quotidien.

Comment peut-on retrouver un sens à son travail et une certaine implication ?

Il me semble important de pouvoir s’appuyer sur ses raisons d’être, sur ses motivations profondes qui vont donner du sens à l’action.
On pourra, par la suite, travailler plus spécifiquement sur l’aspect opérationnel et la motivation en tant que telle.

Quel travail sur lui-même peut-on proposer à un individu pour l’aider à redémarrer ?

Il est possible de l’aider à construire une stratégie d’objectifs à court, à moyen et à long terme qui va s’appuyer sur la qualité de ses objectifs. On propose de démarrer par un objectif à long terme, c’est-à-dire ce qui le motive réellement pour élaborer un rétroplanning d’actions et des objectifs à court terme.

Pour un manager, il est parfois difficile de comprendre cette baisse d’implication chez un collaborateur. Quels conseils pourriez-vous lui donner ?

Dans un premier temps, il faut lui expliquer pourquoi et dans quel but ils travaillent ensemble pour créer ainsi un sentiment d’appartenance. Il faut, ensuite, créer un lien, être à l’écoute et communiquer en faisant des feedbacks constructifs. Il faut également valoriser ses compétences et favoriser son autonomie et sa prise d’initiative.

Dernier point important, est-ce que pour vous cette diminution d’implication peut être contagieuse à d’autres collègues de travail ?

De toute évidence. C’est pourquoi, il me semble essentiel d’améliorer la communication entre les personnes au sein de l’équipe, ainsi que de partager les expériences positives pour permettre aux personnes démotivées de trouver des exemples de motivation.